La prostate, au fil du temps,
Étrangle l’urètre doucement,
Le flot s’attarde, il se retient,
Prisonnier d’un entonnoir trop fin.
Les nuits sont faites de mille départs,
À peine couché, il faut repartir,
L’envie presse, mais au hasard,
Seules quelques gouttes osent jaillir.
Le jet faiblit, et puis s’arrête,
La vessie pousse, lutte en vain,
elle pousse encore, elle s’entête
Mais le passage est bien trop fin.
Les pilules tentent d’élargir,
De détendre ce mur vivant,
Mais l’étau continue d’agir,
Gagnant du terrain lentement.
Alors vient l’heure du grand remède,
Le geste expert qui fend l’obstacle,
Par la lumière ou bien la lame,
L’entonnoir s’ouvre, le flot s’élance.